Il était une fois le château de Bel-Air. Un très beau château qui méritait bien son nom, et qui avait été construit il y a bien longtemps, du temps où les humains croyaient aux Petits Peuples qu’étaient les Fées, les Génies, les Elfes, les Trolls, les Lutins, les Gnomes, les Farfadets, les Gobelins, les Korrigans, et j’en passe. Sans oublier bien sûr les Ogres, les Géants et les Dragons. D’ailleurs, la légende disait que c’étaient eux qui en avaient été les bâtisseurs, ce qui n’était pas du tout invraisemblable.
Un château est un bâtiment, ou plutôt, pour ne pas froisser les châtelains potentiels parmi les lecteurs, il devrait être défini comme une habitation seigneuriale ou royale, construite pour des familles de noble naissance. Mais dans le cas de celui-ci, il y avait bien longtemps que l’on avait oublié les premiers châtelains, et plus personne ne s’en préoccupait.
Or, ce château avait le spleen. Autrement dit, il était dépressif, il s’ennuyait, il était mélancolique.
Autrefois c’était pourtant le plus beau château de la région, et il avait toutes les raisons du monde d’être content et fier de lui. Seulement voilà, c’était le seul château qui n’avait pas son fantôme ! Et il ne parvenait plus à supporter cette situation tellement humiliante pour un château digne de ce nom. De plus, il était la risée des autres châteaux qui ne se privaient pas de l’humilier dès qu’ils en avaient l’occasion, car tout le monde sait que, si individuellement les châteaux ne sont pas méchants, par contre quand ils sont en bandes ce sont des affreux. Tout comme les hommes, les enfants, les loups et autres animaux, féroces ou pas.
Les autres châteaux s’enorgueillissaient donc de leurs fantômes, et comble d’ironie, certains en avaient même deux, et quelquefois plus.
Cette situation était devenue tellement intolérable pour notre château qu’il en était devenu dépressif et qu’il ne s’entretenait plus.
Ses tours commençaient à se lézarder, des pierres tombaient des murs, des poutres s’incurvaient et menaçaient même de se fendre et de s’écrouler, au risque de faire effondrer les murs. Les portes ne se fermaient plus complètement, de même que les fenêtres, et toutes faisaient un bruit effrayant quand on les manœuvrait. Un bruit que les fantômes les plus méchants n’auraient jamais osé faire. Même les portraits de familles faisaient grise mine. Certains avaient un air courroucé, comme si cette absence de fantôme était le fait du château lui-même. D’autres faisaient d’affreuses grimaces qui les rendaient grotesques.
Les gens du château qui étaient restés malgré cette situation déplorable, n’étaient pas non plus d’une gaieté folle, c’est le moins que l’on puisse dire.
Le boulanger arborait une tête longue comme un jour sans pain et il lui arrivait fréquemment d’oublier de mettre du levain dans sa pâte, si bien que ses pains ne levant pas étaient immangeables. On dit même qu’un jour, un touriste s’y étaient cassé une dent, mais cela n’a jamais été vérifié.
Le pâtissier faisait des mille-feuilles qui n’en comportaient plus qu’une dizaine, ce qui faisait qu’ils étaient avalés en une seule bouchée et que l’on n’avait pas même le temps de les savourer.
Le boucher ne faisait plus que des plats à base de viande hachée. Cette cuisine répétitive commençait à avoir un effet délétère sur beaucoup d’intestins, ce qui obligeait à faire appel un peu trop souvent au médecin qui ne savait plus quelle médecine employer pour soulager tous ces maux.
Les meubles eux-mêmes n’allaient pas bien. Au fil des ans, ils s’étaient recouverts d’une grosse couche de poussière permanente et indélébile, que les chasse-poussière, qui s’endormaient le plus souvent en accomplissant le ménage, ne cherchaient même plus à enlever, découragés par cette tâche quasi insurmontable.
Les tentures perdaient leurs magnifiques couleurs et ternissaient à vue d’œil. Les peintures sur les murs s’écaillaient et le torchis était apparent un peu partout.
Les oiseaux de toute plume entraient par les carreaux cassés et faisaient leurs nids un peu partout, surtout sur les baldaquins qu’ils semblaient apprécier particulièrement, dépouillant fil après fil les magnifiques tissus dont ils étaient faits.
Quant aux mulots et autres souris, rats et musaraignes, ils régnaient en maîtres, grignotant tout ce qui était grignotable…
Mais il n’y avait pas que l’intérieur du château qui se délitait. Les douves étaient remplies d’une eau saumâtre qui faisait fuir les carpes, celles-ci partant se réfugier dans les étangs des alentours. Il fallait vraiment qu’elles n’en puissent plus pour accomplir ce long voyage à saut de carpe à travers les hautes herbes, au risque d’être attrapées par les paysans, ou gobées par les hérons ou les aigrettes blanches. C’est pour cela qu’elles préféraient s’enfuir de nuit, à l’heure où les prédateurs étaient en plein sommeil. Et je ne vous parle pas des odeurs nauséabondes qui emplissaient l’air aux alentours et faisaient fuir les potentiels visiteurs.
Les jardins étaient retournés à l’état sauvage et ils n‘avaient plus l’air de rien. Les herbes folles avaient envahi les magnifiques massifs dont le château se glorifiait avant ces évènements. Les orties en avaient fait autant, quant aux ronces, à elles seules elles avaient créé d’immenses massifs piquants, dont le seul intérêt était le nombre de mûres à l’automne, qui nourrissaient les oiseaux et les petits rongeurs.
Et encore tant d’autres méfaits découlant uniquement de cette absence de fantôme, et que je ne saurais énumérer ici dans leur totalité, craignant de vous lasser, si ce n’était déjà fait.
Pourtant, ce château n’avait pas toujours été dans ce triste état, loin de là. Au temps de sa splendeur, il était classé parmi les meilleurs gîtes et chambres d’hôtes de la région. Les touristes se précipitaient pour réserver leurs chambres pour un week-end, ou même pour toutes les vacances, tellement le décor était sublime, les repas exceptionnels, et le personnel aux petits soins pour eux. On y organisait aussi des mariages somptueux, ce qui, en plus de la notoriété que cela lui rapportait grâce au bouche à oreille, donnait du travail aux gens du village qui lui en étaient bien reconnaissants.
Mais au fil des ans, les visiteurs se plaignirent de ne pas avoir la surprise de se trouver nez à nez avec un fantôme, comme cela leur arrivait parfois pendant leurs séjours dans d’autres châteaux. Ils racontaient avec force gestes et détails ce qu’ils avaient ressenti quand ils avaient vu apparaître brusquement au pied de leur lit un corsaire borgne avec une jambe de bois, qu’ils avaient d’ailleurs entendue bien avant de voir le fantôme. Ou bien leur stupéfaction quand, regagnant leur chambre un soir dans l’un des nombreux couloirs obscurs, ils avaient aperçu, et entendu, une jeune fille en pleurs, leur tendant les bras et demandant justice pour son meurtre resté impuni depuis des siècles. Ou encore un châtelain toujours furieux d’avoir été assassiné par un mari jaloux, lequel, une fois son crime accompli avait épousé la veuve, et donc était devenu le propriétaire du château, ce dont le fantôme ne se remettait toujours pas.
Le personnel du château à qui ils confiaient leurs déceptions, leur répondait que personne n’y étant jamais mort de mort violente, il était normal qu’aucun fantôme ne le hante. Mais cette explication ne suffisait plus aux visiteurs qui, au fur et à mesure, finirent par ne plus venir, ce qui explique l’état lamentable, physique autant que psychologique, dans lequel notre pauvre château se trouvait.
Tout cela fit qu’au fil du temps les choses s’aggravant, le château était devenu le « Château de Triste-Air » et finalement, toute la région changea de nom avec lui.
Mais avant de continuer, je vois chez certains d’entre vous un scepticisme pointer le bout de son nez. Je m’en doutais un peu et je n’en suis pas surpris. Vous vous demandez comment ce château pouvait s’exprimer auprès de son personnel ? A question difficile, je vais répondre clairement… Je n’en sais fichtrement rien, et dans le fond cela n’apporte pas vraiment d’intérêt à cette histoire. Alors je vais laisser les pisse-vinaigres et les sceptiques entre eux et que ceux qui veulent savoir la suite de cette palpitante histoire me suivent.
Revenons à l’absence de fantôme qui plongeait ce château et tous ceux qui l’habitaient, y compris les villageois des alentours, dans une profonde mélancolie. Que pouvait-on faire pour remédier à ce grave problème ?
Le maire du village décida de tenir une réunion avec tous les habitants pour tenter de résoudre rapidement cette situation qui devenait de plus en plus invivable. Après maintes demandes de sa part, le château consentit enfin à déléguer plusieurs de ses employés, dont le Majordome, le plus ancien être vivant du château et des environs, pour qu’ils puissent prendre part à cette réunion, et au besoin faire des suggestions. On ne connaissait pas l’âge de cet homme, mais ce qui est certain c’est qu’étant était très, très vieux il avait sans doute assisté aux plus belles heures du château, et donc également à son déclin. Tout le monde le respectait et certains même le craignaient un peu aussi.
A son propos, il se disait un peu partout qu’il aurait fait un excellent fantôme, mais que pour cela il aurait fallu qu’il acceptât de mourir de mort violente dans le château. Malheureusement, il aurait fermement et définitivement décliné cette proposition, et de plus, il aurait été très fortement choqué que l’on eût osé la lui faire. Bref ! Glissons sur ce sujet pour le moins épineux, et revenons à ce fantôme, ou plutôt, à cette absence de fantôme.
La réunion fut un succès car tous les villageois se déplacèrent pour y assister, hommes, femmes, vieillards, enfants. Tous, même les chiens, les chats, les poules et tous les animaux des fermes alentour, mais comme ceux-ci ne maîtrisaient pas la langue des humains, ils devaient se taire et c’est ce qu’ils firent !
Le maire récapitula rapidement les évènements qui avaient finalement abouti à la situation actuelle, puis les délibérations commencèrent.
En tant qu’Ancien, on invita respectueusement le Majordome à dire ce qu’il pensait de la situation et, s’il le voulait, à décliner ses désirs et suggestions.
Il commença par faire un bref récapitulatif de la vie du château. Il rappela les temps de sa splendeur, tous les évènements qui avaient émaillé et enrichi son histoire, tous les propriétaires qui avaient participé à son embellissement au fil des siècles et des années, tous les personnages célèbres qui y avaient séjourné et, en repartant, avaient contribué à embellir sa réputation à travers tout le pays, et même au -delà. Puis, il en vint enfin au sujet principal, le Fantôme !
Il raconta combien le château vivait mal cette situation. Il expliqua avec moult trémolos dans la voix, la méchanceté des autres châteaux et la dépression qui avait envahi le château tout entier, au point qu’il parlait de plus en plus de s’auto détruire.
Entendant cela, les villageois furent horrifiés ! Détruire leur château ? Non, cela ne pouvait pas être. Il fallait faire quelque chose, et vite.
Le Majordome était tout à fait d’accord, mais que pouvait-on faire ? Quelqu’un avait-il des idées, des suggestions ?
On peut dire que les idées ne se bousculaient pas, mais quelques murmures rappelèrent les réticences du Majordome à se laisser assassiner. Celui-ci les fit taire rapidement, se contentant de regarder avec une intensité teintée d’une colère contenue, les responsables de ces accusations sournoises.
Quelqu’un suggéra alors de contacter une agence d’intérim car ça se faisait de plus en plus, expliqua-t-il.
On examina cette idée de très près, mais après délibérations tout le monde la refusa, sous prétexte que les prestataires de services n’étaient pas toujours de grande qualité parce qu’ils n’étaient pas forcément bien formés, ce qui provoquait des problèmes auprès des touristes qui parfois terminaient leurs séjours à l’hôpital, les fantômes ayant souvent abusé sur le « côté peur » de la chose.
On évoqua également le fait d’avoir un faux fantôme, mais tout le monde s’indigna à cette très mauvaise idée et la refusa à l’unanimité.
Un autre expliqua que l’on pourrait « endormir » un touriste de passage avec une décoction dont lui seul connaissait les ingrédients, et dont il garantissait les résultats. Mais personne n’adhéra à cette proposition, disant qu’ils n’étaient pas des criminels et qu’ils n’avaient aucune intention de le devenir.
Le brouhaha s’installa dans la salle, chacun cherchant une solution à ce vrai dilemme: tuer quelqu’un ou pas ? Avoir un fantôme ou pas ? Que faire pour redonner au château le goût de vivre, sans risquer des démêlés avec la justice, et sans même parler des problèmes existentiels avec la conscience de chacun ? Tout le monde s’invectivait, y allant de ses propositions les plus farfelues sans qu’aucune ne soit vraiment acceptable sur quelque plan que ce fût.
Le chahut dura un bon moment quand tout à coup, profitant d’une seconde de silence, une petite voix se fit entendre.
– Moi, je suis déjà un fantôme, alors je veux bien être le vôtre.
Le silence se fit instantanément dans la salle et tous les regards se dirigèrent vers l’endroit d’où venait cette voix, mais il était totalement vide ! Normal, si c’était vraiment un fantôme on ne pouvait pas le voir en plein jour, et surtout, pas hors d’un château !
Le maire se dirigea lentement vers cet endroit, avec un petit début de sourire sur les lèvres, ce qui étonna tous ceux qui se trouvaient sur sa trajectoire. Une fois sur place, il se retourna vers l’assistance et mit un doigt sur ses lèvres pour lui faire signe de se taire. Puis il parla.
– Bonjour mon garçon.
Un aboiement plaintif se fit entendre. Les gens étaient subjugués. Non seulement leur maire parlait tout seul, mais un chien invisible venait de lui répondre ! Le brouhaha recommença, mais le maire, furieux, se retourna et leur intima sévèrement l’ordre de ne plus se manifester, quoi qu’ils puissent voir ou entendre.
Il regarda de nouveau l’endroit d’où l’aboiement semblait parvenir et dit, parlant dans le vide:
– Je sais qui tu es mon garçon… tu es le fantôme du château de Percetrou, n’est-ce pas ? Ce château, ou plutôt ce châtelain qui a une si mauvaise réputation que plus personne n’y veut vivre, que ce soient les gens, les bêtes et même les fantômes ? Je sais que ce cruel châtelain t’a trucidé de son épée, il y a déjà quelque temps, et qu’après être resté en tant que fantôme dans le château, tu t’en es échappé, mais personne n’a jamais su ni pourquoi ni comment tu avais fait. Je ne savais pas non plus que tu avais un chien fantôme avec toi. C’est original. Je sais que le châtelain est fou furieux et qu’il jure ses grands dieux que, où que tu te caches, il te retrouvera. Tu le sais ?
– Oui Monsieur, je le sais, et c’est pour cela que je cherche un château qui veuille bien nous accueillir, mon chien Titoune et moi, et où nous serions en sécurité, répondit la petite voix, accompagnée d’un nouveau jappement.
– Mais dis-moi, reprit le maire, comment as-tu été averti de cette réunion ? Le fantôme expliqua:
– Après notre assassinat, pendant un temps nous avons réussi à tromper le châtelain et nous étions tranquilles, mais un jour il nous a vus Titoune et moi, une faute d’inattention de ma part, et depuis il ne cessait de nous poursuivre dans tout le château. Comme il connaissait toutes les cachettes, il les piégeait toutes et ça devenait dangereux pour nous deux, parce que bien que nous soyons des fantômes, nous pouvions à tout moment tomber dans ses pièges. Titoune a d’ailleurs perdu un petit bout de queue dans l’un d’eux.
Après ça nous avons fui. Depuis, nous errons de château en château, demandant à chacun s’il n’avait pas besoin d’un jeune fantôme et de son chien. Ils nous ont tous repoussés, disant qu’ils n’avaient rien à faire d’un avorton tel que moi, et encore moins d’un bâtard de chien à la queue tronquée. Certains nous disaient même qu’ils ne voulaient pas mettre le châtelain de Percetrou en colère contre eux.
De plus, à chaque fois ils nous demandaient d’apparaître pour qu’ils voient à quoi nous ressemblions, et c’était très fatigant pour nous.
Nous ne savions plus où aller, ayant visité pratiquement tous les châteaux de la région, quand nous avons entendu plusieurs châteaux se moquer du vôtre parce que vous n’aviez pas de fantôme.
Ce qui m’a donné l’idée de venir ici. Et quand je vous ai entendus évoquer les différentes manières que vous envisagiez employer pour avoir votre fantôme, je me suis dit que Titoune et moi nous pourrions très bien vous convenir, et que cela épargnerait à d’honnêtes gens qui ne vous ont rien fait, de passer de vie à trépas sans raison. De plus, cette solution nous mettrait tous les deux à l’abri des représailles du châtelain de Percetrou dont la colère, suite à notre fuite, est terrible.
Quand l’enfant cessa de parler, le silence persista un instant, puis tout le monde voulut s’exprimer en même temps et ce fut un chahut indescriptible, que le maire eut bien du mal à calmer. Pour cela il siffla dans ses doigts, émettant un bruit strident dont le nombre de décibels aurait rendu sourd tout un régiment.
Le plus gênant dans ce qui se passait, c’est que le gamin et son chien n’étaient pas visibles, puisqu’ils étaient des fantômes. Il était donc bien difficile de calmer l’assistance qui trouvait cette situation fort déplaisante et totalement anachronique. On entendit quelques voix pour dire qu’on aimerait tout de même le voir ce soi-disant fantôme, parce que, après tout, ce n’était peut-être qu’un tour de prestidigitateur.
Le maire quant à lui, connaissant l’histoire dramatique de cet enfant, savait que ce n’était pas un tour de magie, mais il était tout de même bien embêté de ne pas voir l’enfant et son chien, et il se grattait la tête pour réfléchir. S’adressant alors au vide où le fantôme était susceptible de se trouver, il dit:
– Tu comprends dans quelle situation gênante tu nous plonges, mon garçon ? Moi je te crois, mais il est vrai que si nous pouvions te voir, ne serait-ce qu’un instant, plus personne ne pourrait douter de ta réalité.
La voix du gamin répondit au maire:
– Je vous comprends Monsieur, et je vais tenter de répondre à votre demande. Mais je vous préviens, il n’est pas facile pour un fantôme, surtout quand il est jeune comme moi, de se rendre visible ailleurs que dans le château qu’il hante. En fait, c’est très fatigant pour nous deux, mais je vais tenter de le faire encore une fois pour vous. Pour cela, il va d’abord falloir que vous éteigniez toutes les lumières, d’où qu’elles viennent, lustres, bougies, candélabres et autres fenêtres et interstices. Il faut un noir absolu.
D’autre part, il faut également un silence total. Et enfin, il faut que tous les gens qui ne croient pas aux fantômes sortent de la salle. Je dis bien, tout le monde, car s’il n’en reste qu’un, je ne parviendrai pas à réunir toutes les forces dont j’aurai besoin.
Le maire se tourna alors vers l’assistance et déclara:
– Que tous ceux qui ne croient pas aux fantômes sortent immédiatement ! Je dis bien TOUS ! Si l’un ou l’une de vous reste et que le fantôme ne réussit pas se montrer, je vous préviens que ma sanction sera terrible.
Une vieille femme se leva et, jetant un regard méprisant vers l’endroit vide, sortit en silence, ou tout au moins en maugréant dans sa moustache, mais sans que l’on puisse deviner ce qu’elle venait de dire.
– C’est tout ? dit le maire. Tout le monde croit aux fantômes parmi vous ? Pas de regrets ? Et comme personne ne réagissait, le maire se tourna de nouveau vers le vide et dit:
– C’est à toi de jouer, mon garçon, nous t’attendons.
On fit donc le noir absolu dans la salle, mais avant, on prit la précaution de sortir tous les animaux, de peur qu’ils ne se manifestent trop violemment dans le noir. Et l’on attendit.
Pendant un temps qui sembla infiniment long à tout le monde, rien ne se passa. Heureusement, personne ne réagit, il n’y eut pas même un reniflement, pas plus qu’un raclement de gorge, ni même un soupir. Le silence était total.
Puis, dans le noir et le silence, on décela un très léger faisceau de lumière à peine visible. Tout le monde retint son souffle, et certains mêmes cessèrent carrément de respirer.
Soudain, un éclair lumineux et silencieux illumina la salle et… tout le monde vit très distinctement le jeune garçon et son chien. Immédiatement après, le noir revint dans la salle, et ceux qui avaient cessé de respirer prirent bruyamment une grande goulée d’air et retrouvèrent leurs couleurs.
Une fois la lumière revenue, tous les gens se racontèrent ce qu’ils venaient de voir dans un brouhaha fébrile et joyeux. Ils avaient tous vu un fantôme, et, ce qui était vraiment rare, un fantôme accompagné d’un chien. Chacun décrivait à sa manière ce fantôme et son chien, et bien sûr, certains ayant une imagination plus développée que d’autres en rajoutaient un peu, mais la grande majorité décrivit simplement un jeune garçon sympathique et souriant. Et c’est ce qu’il était.
D’ailleurs, une fois le calme revenu, le jeune fantôme reprit la parole, et bien qu’il soit de nouveau invisible, cela ne gêna plus personne et tout le monde l’écouta bien sagement.
– Maintenant que vous m’avez vu, je pense que si je vous dis que je suis un garçon plutôt agréable à regarder, même si mes vêtements sont plutôt défraîchis, vous avez constaté que je ne fais peur à personne, et Titoune non plus.
Voyez-vous, je suis un gentil fantôme. De mon vivant, et bien que la vie ne m’ait pas épargné, j’étais un gentil garçon, et depuis que je suis un fantôme je n’ai pas changé de caractère, c’est ainsi.
Mes parents sont morts quand j’étais encore un tout petit enfant, et mon oncle et ma tante qui m’ont recueilli n’ont pas été bien tendres avec moi. La seule chose dont je leur suis reconnaissant, c’est de m’avoir laissé garder auprès de moi Titoune, mon chien, que j’avais trouvé à moitié agonisant, encore plus mal traité que moi par ses propriétaires. Il avait fini par s’enfuir, et c’est parce que je l’avais entendu gémir que je l’avais découvert dans un fossé. Je peux dire que nous nous sommes trouvés tous les deux, parce qu’à partir de ce jour, quoi qu’il nous arrivait nous nous soutenions et supportions bien mieux la misère de notre pauvre existence. Mais un jour, mon oncle et ma tante en ont eu assez de moi et de Titoune, et ils nous ont dit qu’on devait partir parce qu’on leur coûtait trop cher à nourrir. C’était injuste parce que je faisais ma part de travail sans rechigner.
Nous nous sommes donc retrouvés sans personne pour nous aider, réduits à voler le peu de nourriture que nous trouvions, personne ne voulant m’embaucher me trouvant bien trop maigrichon, et Titoune était une bouche supplémentaire dont personne ne voulait non plus.
Cela faisait plusieurs jours que nous n’avions pas mangé quand je me suis hasardé jusqu’aux cuisines du château de Percetrou, malgré la peur que j’avais du châtelain, connaissant son horrible réputation. Voir toute cette nourriture étalée m’a rendu fou, au point d’en être imprudent. Titoune aussi d’ailleurs. Il a volé un beau jambon et moi une belle miche de pain avec un gros morceau de fromage, mais hélas, nous n’avons pas pu en profiter car le châtelain qui devait nous avoir vus et guettés en silence, s’est précipité sur nous et d’un coup de son épée nous a trucidés tous les deux.
Ce fut si vite fait que nous n’avons pas eu le temps de souffrir. Pendant quelques secondes, j’ai même cru que nous avions survécu à ses coups, mais immédiatement après cette horrible scène, je me suis vu sortir de mon corps étalé au sol, ensanglanté, et le plus incroyable c’est que Titoune en a fait autant ! Le châtelain lui, n’avait rien vu. Il était sorti de la cuisine en appelant ses gens pour qu’ils nous jettent au fond d’un puits. C’est d’ailleurs ce qu’ils firent immédiatement.
Titoune et moi étions désespérés, nous demandant comment nous pourrions sortir de ce puits, quand je sentis mon corps s’élever dans les airs, ainsi que celui de Titoune qui suivi le même chemin. Bientôt nous nous retrouvâmes de nouveau dans la cuisine, toujours aussi affamés, mais curieusement, à la première bouchée la faim a disparut immédiatement. Depuis nous n’avons plus jamais rien avalé sans que cela ne nous manque le moins du monde. C’est bien agréable, vous savez, de ne plus avoir faim, surtout quand on a ressenti les douleurs que celle-ci vous infligeaient au point d’en avoir des hallucinations.
Nous avons vécu dans le château en tant que fantômes, mais sans jamais nous faire voir de quiconque, tellement nous avions peur du châtelain. D’ailleurs, ce château n’avait pas besoin de fantômes supplémentaires car il en possédait déjà deux. Une belle jeune fille, que le châtelain avait trucidée parce qu’elle refusait ses avances, et le père de celle-ci qui, voulant venger sa fille, avait été tué lui aussi par ce maudit châtelain.
Nous nous entendions très bien tous les quatre et j’étais devenu ami avec Lison. Son père ne s’en offusquait pas, d’autant que tous deux aimaient beaucoup Titoune, qui le leur rendait bien.
Bref ! Tout aurait pu continuer longtemps… mais un jour le châtelain nous a vus Titoune et moi, l’espace d’une seconde. Comme je vous l’ai dit, c’était une faute d’inattention de ma part, et après quelque temps nous avons dû fuir le château pour les raisons que je vous ai expliquées… Et voilà comment nous sommes arrivés jusqu‘ici.
Maintenant vous savez tout et si vous voulez de moi et de Titoune, nous sommes prêts à devenir les fantômes du château de Bel-Air, car je ne doute pas que dès que nous y serons installés et que vous l’aurez fait savoir à tous les alentours, le château retrouvera sa belle apparence et que tous les visiteurs se presseront pour l’admirer, ainsi que ses gentils fantômes.
Toute la salle avait écouté en silence cette longue et bien triste histoire, et compatissait aux sort de ce pauvre jeune homme et de son chien.
Après quelques minutes de silence, le maire proposa de voter.
– Qui est pour que le château accueille ce fantôme, et son chien ?
Il n’eut pas besoin de répéter deux fois la question car il obtint un « oui » franc et massif au premier tour, ce qui était rare dans ce genre de situation. A l’exception toutefois de la vieille dame qui refusa de lever la main pour voter, et maugréa de nouveau dans sa moustache sans que personne ne comprenne rien à ce qu’elle disait, mais tout le monde s’en ficha éperdument et l’ignora.
Le Majordome, que l’on n’avait pas beaucoup entendu, s’approcha du jeune homme, ou du moins de l’endroit où celui-ci devait se trouver, et lui parla.
– Bonjour, jeune fantôme. Je suis le Majordome du château de Triste-Air, anciennement Bel-Air et je te remercie de bien vouloir honorer de ta présence, ainsi que celle de ton fidèle ami, ce château que tu trouveras malheureusement dans un bien triste état. Mais je compte sur toi pour qu’il redevienne très vite ce qu’il était dans les temps anciens, avant que sa tristesse ne dévaste tout, et ne le laisse dans cette misérable et bien triste décrépitude. Je t’aiderai du mieux que je pourrai, si tant est que nous puissions nous voir et nous comprendre d’une façon ou d’une autre. Es-tu d’accord ?
– Bien sûr Monsieur le Majordome, répondit le jeune homme, c’est avec joie que nous vous aiderons du mieux que nous pourrons, et je suis certain que nous allons bien nous entendre. Et Titoune est d’accord avec moi. Celui-ci approuva d’un joyeux jappement.
La séance fut suspendue et tout le monde rentra chez soi, bien content que les choses se soient arrangées de si belle manière.
A partir de ce jour, tout évolua très vite. Le Majordome fit appel aux Géants et aux Dragons qui avaient bâti le château il y a bien longtemps. Ceux-ci n’étaient plus en activité depuis belle lurette et se reposaient dans différents royaumes inaccessibles aux humains, ce qui n’empêcha pas le Majordome qui les connaissaient depuis des lustres, de les retrouver facilement. Mais bien sur, on évita de convier les Ogres, car le maire jugeait que leur présence aurait sans doute été néfaste pour tous les enfants du village. Les parents leur en furent très reconnaissants, alors que les enfants, ignorant à quels dangers ils avaient échappé, ne s’en soucièrent guère.
Le château fut restauré pierre par pierre en un rien de temps. On y ajouta même une aile que l’on réserva pour le fantôme et son chien, pour les remercier tous deux de leur gentillesse.
Les chambres, les cuisines, les sanitaires, les communs, tout fut remis à neuf, et tout le monde fut d’accord pour reconnaître que le château était beaucoup plus beau qu’auparavant, ce qui flatta l’égo des Géants et des Dragons qui en rajoutèrent, juste pour le plaisir d’avoir les félicitations et la reconnaissance des villageois. Quand ils eurent terminé leur tâche, ils retournèrent se reposer, mais non sans dire au Majordome qu’ils seraient toujours prêts s’il avait encore besoin d’eux. Ce qui était bien aimable de leur part.
L’eau des douves retrouva sa pureté et les carpes et autres poissons d’eau douce y revinrent rapidement, ce qui permit aux pêcheurs du dimanche de venir y tremper leurs lignes, étant entendu qu’ils n’y fixaient pas d’hameçons, ni bien sur d’asticots. C’était juste une attraction réservée pour les touristes, qui pensaient ainsi se régaler des poissons du château, alors que ceux-ci venaient d’une pisciculture des environs. Petite tromperie sans gravité, destinée à préserver les carpes, ainsi que leurs descendants, pour les remercier d’être revenues.
Mais la plus belle attraction fut évidemment le gentil fantôme et son chien. Il était très gai, et aussi très farceur ce qui réjouissait les visiteurs. Ceux-ci racontaient à qui voulait les entendre ce qu’ils avaient vécu pendant leur séjour au château, et le plaisir qu’ils avaient eu à rencontrer un fantôme aussi gentil et aussi taquin. Ils précisaient en général que cela les avait changés d’autres séjours dans des châteaux des environs, où ils avaient souvent été traumatisés par la méchanceté et l’agressivité des fantômes qu’ils avaient eu la malchance de rencontrer.
L’un d’entre eux expliqua que pendant les huit jours qu’il avait passé dans le château, il n’avait cessé de chercher son chapeau, celui-ci se retrouvant dans les endroits les plus farfelus. Et quand il le retrouvait, il entendait dans son dos un joyeux rire et un jappement tout aussi joyeux. Souvent, mais pas tout le temps, il voyait alors pendant quelques secondes le fantôme accompagné de son chien qui lui adressait un clin d’œil complice. Il disait aussi que ça lui avait rappelé l’époque où, enfant, il jouait avec ses copains à la chasse au trésor, et il avait été ravi de son séjour, se promettant de revenir souvent, peut-être avec plusieurs chapeaux pour faire une farce au fantôme.
Une jeune fille triste et mélancolique, qui était venue pour se remettre d’une maladie qui l’avait beaucoup affaiblie, raconta que le soir, dans sa chambre, elle avait vu à plusieurs reprises le visage d‘un jeune garçon souriant penché sur elle, et que ça lui avait fait beaucoup de bien, d’autant qu’elle avait vu aussi un chien qui l’accompagnait et qu’elle avait même eu l’impression qu’il lui avait léché la main.
Et tant d’autres témoignages qui établirent définitivement la bonne réputation du château et du village, attirant ainsi une foule de visiteurs.
Un jour, un couple raconta que le jeune fantôme les avaient aidés à se réconcilier. Alors qu’ils se disputaient sérieusement dans leur chambre, se jetant des tas de noms d’oiseaux au visage, et même des objets, ils virent tout à coup le fantôme, l’air très contrarié, attraper leurs valises et y jeter leurs affaires en vrac. Surpris, ils s’arrêtèrent brusquement, médusés par ce comportement inhabituel de la part de ce fantôme réputé pour sa gentillesse.
Celui-ci leur montra alors la photo de leurs deux enfants sur l’une des tables nuit. Il avait l’air très triste et le chien baissait la tête comme s’il était malheureux. Le couple se regarda et au bout d’un moment, ils s’enlacèrent et s’embrassèrent. C’est alors qu’ils virent nettement le jeune homme s’approcher d’eux et… sentirent sur leur joue, et même entendirent, un gros baiser sonore ! Le chien, quant à lui, tournoyait autour d’eux en aboyant joyeusement.
Tout était donc rentré dans l’ordre et la vie s’écoulait normalement dans la paix et la joie retrouvées, et le château et la région retrouvèrent le joli nom de Bel-Air.
Les autres châteaux, après avoir fait grise mine devant cette transformation qui, il faut bien le dire, leur faisait du tort par rapport à leurs propres fantômes, se calmèrent bientôt et cessèrent de se moquer. Il paraît même que les fantômes du voisinage étaient devenus moins effrayants, ce qui n’était pas plus mal.
Jusqu’au jour où l’on signala que le châtelain de Percetrou avait été retrouvé dans son château, ou du moins ses restes, dévoré par ses chiens. Personne ne le regretta et le château fut tout simplement détruit pour que l’on ne se souvienne plus de lui ni de ses méfaits.
Les deux fantômes du château se retrouvèrent à la rue, mais furent vite accueillis par le château de Bel-Air où ils vécurent leur vie de revenants pendant de nombreuses années aux côtés du jeune fantôme et de son chien, ce qui donna lieu à de joyeuses anecdotes, plus savoureuses les unes que les autres, mais ce serait bien trop long de vous les narrer toutes aujourd’hui.
Suite à cette histoire que je viens de vous raconter, je tiens à vous dire, que, même si vous aurez du mal à me croire, tout ce que je viens de dire est véridique, et je peux le prouver.
Voyez-vous, je suis le châtain actuel du château de Bel-Air, descendant en ligne directe après de nombreuses générations, du Majordome, qui en fait était le propriétaire du château, mais on ne le sut que bien plus tard tant il était très discret sur le sujet.
Récemment, en rangeant un des nombreux greniers du château, j’y ai trouvé un vieux grimoire à moitié moisi, qui racontait toute cette histoire…
Je ne peux absolument pas douter de sa véracité parce que le jeune fantôme, son chien, son amie Lison et son père, hantent encore le château, et je les voient fréquemment depuis mon enfance. Nous sommes de vieux amis et les visiteurs qui viennent toujours en grand nombre pourraient témoigner de mes dires sans difficulté. Et que ceux qui ne me croient pas, viennent au château pour en juger par eux-mêmes !
C’est quand même curieux comme les gens peuvent être sceptiques de nos jours…
Quand à expliquer comment le château arrivait à se faire entendre de son personnel, là désolé, mais le grimoire, écrit peut-être par le Majordome, pourquoi pas, ne m’a rien appris sur ce sujet. Bien que, mais ce ne sont que mes déductions et elles n’engagent que moi, je me demande si ce vieux monsieur n’était pas tout simplement l’Âme du château incarnée dans cet homme qui, à croire tout ce que l’on a dit sur lui, aurait vécu beaucoup trop longtemps pour n’être qu’un simple mortel.
Je n’ai jamais bien réfléchi à tout cela, mais je devrais peut-être en parler à mes copains les fantômes qui « vivent » depuis si longtemps au château, ils devraient pouvoir m’en apprendre plus cet homme, et sur tous mes ancêtres, qui sait ?
Par contre, sachant que je suis un de ses lointains, très lointains descendants, je me demande…
Mijo
Tous droits réservés
Je tiens à remercier une nouvelle fois Patricia D. pour sa relecture attentive et ses conseils éclairés. Et je lui présente mes excuses pour les rêves hantés suscités par cette lecture, qui ont troublés son sommeil lors d’une nuit d’orage, dans son vieux château au milieu des bois. Merci Patricia.
Très bonne nouvelle
Une ravissante histoire qui serait digne des contes anciens ou contes de fée. Quant au fantôme, je ne te contredirai pas, ils existent évidemment, n’ai-je pas côtoyé Robert le Rouge, mon cher fantôme du manoir de Kinloch ? J’ai passé un très bon moment à lire cette nouvelle que tu sais bien bien raconter.
Joli texte .
J’adore cette idée de château dépressif !
Tu l’as parfaitement exploitée; on a les images qui nous viennent au fil de la lecture. Il y a de quoi faire une B.D. ou un flm.
Bravo .
Belle histoire.. joliment racontée. Du rêve à la réalité, il n’y a qu’un pas. Et pourquoi pas ?
Bravo Mijo !
J’ai bien aimé l’histoire de château triste de ne pas avoir son fantôme.
Malgré des phrases descriptives parfois un peu longues ( c’est la bibliothécaire qui parle ) j’ai trouvé que c’était plutôt fluide et qu cette histoire pouvait ravir petits ou grands enfants, du moins ceux qui ont gardé leur âme d’enfant..
PS tu publies à compte d’auteur ?
Encore une fois, la plume de Mijo a glissé entre ses mains. Elle a charmé les lignes et habillé la page blanche. J’ai lu et regardé tomber l’avalanche de mots de cette belle histoire en espérant que l’encre déferle encore et encore sans jamais de fin. Bravo Mijo ! Marie
Hahàaaaaaa susurait le fantôme.. superbe récit…en Angleterre voyage scolaire avec mes filles nous avons visité une maison hantée…comment dire on avait la nette impression.qu on étaient suivies de pièces…et la narratrice savait bien s y prendre pour que on.puisse ressentir les fantômes..Pas effrayants du tout….des souffles…merci mijo
et bien chère Mijo, tu as une imagination XXXXL, je t’ en félicite !!! Tu as aussi une façon savoureuse de raconter , pleine d’ humour, de détails etc et je t’ imagine fort bien plume ou stylo…en mains, ou doigts très actifs sur le clavier ! Bravo,
A la prochaine… bises, Christiane
Coucou Mijo
J’ai adoré cette nouvelle. Le début est particulièrement amusant: la description que tu fais de cet état de laisser aller est top: il fallait y penser! On est pris dans les évènements du début à la fin. Merci pour cet agréable moment. Bises
Une très belle histoire encore ! j’ai beaucoup aimé, et je regarderais les vieux châteaux d’un autre oeil, faisant attention de ne pas déranger les fantômes …. Merci pour ce joli conte Bisous
Françoise
Mijo,
Je bien apprécié cette histoire, même si comme d’autres, je l’ai trouvé un peu longuette.
Bises
Coucou Mijo
Tu as un sacré talent de narratrice ! Avec tes mots imagés et ton humour tu nous entraînes dans ton histoire et on vit les sentiments de ce château et de ses gentils fantômes.
C’est beau, bien écrit et en plus ça finit bien , que demander de plus.
La vie est belle dans ton monde Mijo
Merci
Bonne journée. Gros bisous Bibi 😘😘
Bonjour mijo
Faire parler les murs, pourquoi pas, après tout, une demeure possède une âme. Qu’il y ait des êtres surnaturels qui y habitent ? On peut aussi parfois se poser la question.
Ton histoire est digne d’un conte et la vie de ce petit fantôme et son chien est touchante.
Tu apportes aussi la preuve qu’une demeure, lorsqu’elle a perdu son âme principale, dépérit, mais retrouve bien vite son bienêtre si quelqu’un apporte ce qui lui manquait.
Il y a une chose qui me contrarie un peu dans ton texte : c’est sa longueur. Il y a des phrases que tu aurais pu synthétiser, par exemple, tes descriptions, voire tes propres réflexions afin que nous restions dans le texte sans s’y perdre.
Autrement, l’idée du conte était bonne.
Bises et bonne journée
Robert
J’ai passé un bon moment !
Merci Mijo
J’ai passé un bon moment à lire cette nouvelle…. Mais je ne réserve pas de chambres dans ce château Bel Air car je redoute terriblement les fantômes.
Belle plume comme tu sais si bien le faire. A quand la prochaine « nouvelle »…. Bisous M.Thé.