– Manou, tu me racontes une histoire?
– Si tu veux mon chéri, mais attend, il faut que je réfléchisse….
– ………………………………. C’est long, Manou….
– Chut….
Il était une fois, un pays lointain, si lointain que personne n’y était jamais allé.
Dans ce pays, la vie n’était pas facile, loin de là. Aussi, il n’y avait tout simplement pas de vie.
– Ben!… si y’avait pas de vie, y peut pas y avoir une histoire. Manou tu dis des bêtises.
– Gaby, comment veux-tu que je te raconte une histoire si tu m’interromps tout le temps? Et puis d’abord, je ne dis pas de bêtises, voyons…..
Je peux continuer?…. Bien.
Donc, dans ce pays, la vie était quasiment impossible pour tout être normalement constitué, c’est-à dire des personnes comme toi et et moi par exemple, ou comme ton papa et ta maman.
Le froid était le Seigneur de ce pays. Il y régnait en maître.
Bref, c’était un pays maudit. On ne savait pas pourquoi il existait, c’était comme ça, et c’était tout.
– Manou, elle est pas drôle ton histoire, je suis déjà tout froid.
– Attend la suite, gros bêta. Il y avait tout de même des êtres vivants dans ce pays….Entre autres, des grenouilles et des crapauds!
Mais des grenouilles et des crapauds géants, bien sur. Enormes même, de vrais monstres quoi.
Et tu sais pourquoi ils pouvaient vivre dans ce pays glacial?…. Parce qu’ils pouvaient se faire des feux de camp. Comme tous les crapauds ils crachaient des flammes avec leur gueule, ça leur permettaient de ne pas mourir de froid.
– Manou… c’est pas les crapauds qui crachent des flammes…. c’est les dragons.
– Et pourquoi les crapauds ne pourraient pas cracher des flammes?… Dis-le moi?
– ……………………………….
– Tu vois bien, tu ne le sais pas. Alors laisse-moi raconter et attend la suite.
– ……………………………….
– Bien, j’aime mieux çà.
Mais il n’y avait pas que les flammes qui les aidaient à vivre et à supporter le froid. Ils savaient aussi fabriquer une délicieuse liqueur, faite avec des plantes de la région, mais aussi et surtout, avec la bave des crapauds. Mais seulement des crapauds albinos.
Ils devaient faire très attention de ne pas gâcher cette liqueur parce que les crapauds albinos avaient tendance à disparaitre.
Il y avait un animal étrange, que l’on appelait le tractorius verdicus, qui était le plus grand écraseur de crapauds albinos. Il était vraiment en guerre contre ces pauvres bêtes et les traquait sans arrêt. Leur seule protection c’était la neige et la glace, mais comme le tractorius verdicus roulait sans regarder où il mettait les pneus, il en écrasait même sans le faire exprès.
– Des pneus, Manou?
– Ben oui des pneus! c’étaient des tracteurs verts, ils avaient des pneus, comme tous les tracteurs verts.
Mais parmi les crapauds, l’un d’entre eux était très différent.
Il faisait partie d’une famille de crapauds, tous plus méchants les uns que les autres, mais lui seul était gentil, donc on disait de lui qu’il était bête puisqu’il était gentil!
Ce qui était une très grave insulte chez les crapauds. Il était donc devenu le souffre- douleur de tous les autres crapauds.
Ce n’est pas drôle pour un crapaud d’être gentil, c’était même honteux. Il devait se farcir toutes les corvées, vaisselle, ménage, commissions, repassage, sans qu’il ne se plaigne jamais.
En plus, il était végétarien, et ça, les autres crapauds ne pouvaient pas l’accepter. Ils passaient leur temps à se moquer de lui, à lui mettre dans son assiette plein de gros morceaux de badryx ou de ptermacholes, juste parce qu’ils savaient que ça allait le faire vomir.
– C’est quoi des grobadriques et des termachins Manou?
– C’étaient des grosses bêtes que les crapauds mangeaient.
-Ah! bon?…. Et ils étaient comment?
– Gaby, si tu veux que je te raconte l’histoire, écoute moi en silence, sinon j’arrête et je vais me balader dans le jardin.
– Non, manou, je vais me taire…. Après?….
– Ce crapaud était donc bien malheureux. Il vivait tout seul, parce qu’un jour il avait décidé de quitter sa famille crapaud et d’aller vivre dans les Montagnes Gelées, là où personne ne viendrait plus l’embêter.
Mais un jour, il se passa quelque chose de curieux. Alors que le crapaud se faisait cuire son déjeuner sur le feu de bois qu’il avait allumé d’un petit coup de lance flammes, il entendit…
– Y faisait cuire quoi Manou, puisqu’il mangeait pas de viande?
– Des racines de bardadrione. C’était sa racine préférée. Elle avait un petit goût d’anis qui lui chatouillait agréablement le gosier quand il l’avalait et, surtout, qui lui permettait de digérer facilement les autres racines, qui étaient beaucoup moins délectables. Parce que normalement, les crapauds mangent de la viande, pas des plantes ni des racines, alors il avait des petits ennuis de digestion.
– ????……
– Que se passe-t-il, mon poussin, tu as l’air bizarre?
– Tu veux pas que je cause quand tu parles, alors je me tais, mais….
– Mais quoi?
– Qu’est ce que ça veut dire: dé… lé… ta..bre?
-Délectable?… çà veut dire: délicieux.
– Ah? bon.
– Donc, alors qu’il allait commencer à manger, il entendit un bruit bizarre. Comme un cri de bébé crapaud.
En fait, il n’avait jamais entendu de bébé crapaud, mais c’est comme ça qu’il imaginait son cri, s’il en avait entendu un. Il était très étonné, et même inquiet, tu penses. Lui qui était tout seul, dans le froid et le silence, c’était tout à fait anormal ce bruit.
Il écouta attentivement, et se dirigea vers l’endroit d’où venait ce cri.
Il écarta les maigres broussailles gelées qui tapissaient le sol, tel une moquette pelée et défraichie, et au bout de quelques instants, il découvrit une petite chose qui remuait et émettait un petit bruit plaintif.
Le crapaud, bien qu’il soit un grand et gros crapaud, n’était pas très téméraire, et cette chose ne lui disait rien qui vaille. Il se dit qu’il la mangerait bien mais il avait peur que ce soit de la viande, parce que jamais les racines n’avaient fait un tel bruit, ni n’avaient jamais bougé. Alors, très délicatement, avec la pointe de sa patte droite qui lui servait d’index, il toucha la petite chose.
Il avait du y aller quand même un peu fort car celle-ci se mit à gigoter et à pousser des cris épouvantables.
Le crapaud sursauta, fit un bond en arrière, et attendit. Il ouvrait grands ses gros yeux globuleux de crapaud, et ressemblait ainsi à un épouvantail. En même temps, il se grattait la tête, et il ressemblait vraiment à un grand et gros crapaud idiot qui se gratte la tête.
Le silence se fit. Enfin, pas tout à fait.
De la petite chose, sortit un nouveau bruit, que le crapaud écouta, inquiet, puis curieux, et enfin ravi!
La petite chose émettait un doux gazouillis, comme un chant, quelque chose qui caressait très agréablement les petites oreilles du crapaud. Çà faisait un peu comme ça: bleu-gleu-bleu-gleu-bleu-gleugleugleu.
Ce bruit le remplissait d’aise. Comme c’était agréable, par rapport au bruit du vent, de l’orage et de la pluie, ou que les cris rauques des autres grands et gros crapauds, et même que son cri à lui qui, même s’il n’était pas aussi horrible que celui des autres, n’était toute de même pas comparable au chant d’une sirène.
Le grand et gros crapaud se pencha au dessus de la chose et la regarda de très prêt.
Ce n’était qu’un tout petit têtard. Tout noir et tout gluant, emmitouflé dans une peau de gygadine qui ne devait pas lui tenir très chaud.
– Manou?…..
– Chut!… Le crapaud qui s’appelait Chuttteu, il faut tout de même l’appeler par son nom, autrement nous n’allons plus savoir de qui l’on parle…
– Manou, le crapaud s’appelle Chut?
– Non, Chutteu.
– C’est la même chose.
– ……………………………….
– Manou?…. tu boudes?… c’est pas bien de bouder….
– ……………………………….
– Je dirai plus rien, c’est promis… S’il te plait Manou… continue….
– …………….. Je disais donc que Chutteu regarda le petit têtard de très près, et le trouva ravissant, ce qui était vrai.
C’était une petite lutin-crapaud, toute mignonne, avec sa tête, grosse… grosse… comme une balle de golf, mais noire comme un morceau de viande quand il est calciné, et ses gros yeux tout vitreux et globuleux, avec des couleurs comme dans les bulles de savon. Quand elle regardait Chutteu, elle plissait les yeux et il en tombait des gouttes roses, vertes, bleues, ou jaunes, ça dépendait. Le reste de son corps était minuscule, au point qu’on ne le voyait presque pas. Bref, c’était la plus joli petite lutin-crapaud que Chutteu eut jamais vu.
En fait, c’était la première fois qu’il en voyait une, alors sa surprise était compréhensible.
Çà va Gaby, tu suis?
– Oui….
– Chutteu était à la fois ravi de voir cette petit lutin-crapaud, mais en même temps bien embêté. D’où venait-elle? Qui était-elle? Pourquoi était-elle si petite? Et que pouvait-il bien en faire? Comment s’en occuper? Que lui donner à manger? Comment lui faire sa toilette?
Toutes ces questions restaient sans réponse, évidemment.
Pendant qu’il réfléchissait en grattant sa tête de crapaud, qu’il avait très globuleuse et pleine de pustules comme tous les grands et gros crapauds, quelque-chose se passait non loin de lui, sans qu’il s’en rendit compte tellement il était absorbé par son problème.
Derrière un gros rocher tout blanc de neige et de glace, il y avait du remue-ménage.
Six petits personnages étranges gesticulaient en silence, mais ils semblaient très énervés.
C’étaient des lutins-crapauds. Normalement, on ne les voyait jamais, et de ce fait, tous les crapauds pensaient que c’était une légende et qu’ils n’existaient pas. On disait aussi que ce n’était pas bon signe quand on en voyait un, parce que souvent ça annonçait une mauvaise nouvelle.
On les reconnaissait à leur très petite taille, mais pas seulement. Ils étaient tellement petits qu’ils devaient se faire remarquer par leurs accoutrements, sinon on ne les voyait pas.
Leurs corps étaient recouverts de pustules, ça c’est normal, mais ces pustules gonflaient et se dégonflaient constamment. De plus, elles changeaient de couleurs et passaient du vert au rouge, puis au bleu, et à l’orange et ainsi de suite, mais constamment. Si bien que, lorsqu’on les regardait pendant quelques instants, on avait les yeux qui se brouillaient et un violent mal de tête se déclenchait. Et c’était surtout pour ça qu’ils étaient dangereux.
Mais ce n’était pas tout. Ces pustules étaient en fait des petits cratères qui lâchaient constamment de la fumée, et même, quand ils étaient particulièrement énervés, une espèce de lave verdâtre explosait avec un bruit glauque, répandant une odeur nauséabonde qui faisait à coup sûr décamper tous leurs ennemis et prédateurs. Si bien que, même quand on ne les voyait pas, rien qu’à l’odeur, on savait qu’ils étaient dans les parages.
Mais quand ils étaient joyeux, de minuscules ballons sortaient des pustules et les lutins voletaient au gré du vent, faisant des concours à qui volerait le plus haut.
– Manou, c’est quoi des pustules?
– C’est comme des ampoules. Tu sais, quand tu marches trop longtemps et que tes chaussures te font mal aux pieds, tu vois?
– Oui, je comprends.
– Ils avaient une autre particularité, très très particulière.
Quand ils voyaient quelque chose qui leur plaisait vraiment, comme par exemple un beau rocher, ou bien une petite cokrane jaune, verte ou rouge…. (c’étaient des sortes de papillons), ils s’immobilisaient et regardaient fixement ce qui avait attiré leur intérêt. Alors un éclair rapide et éblouissant sortait de leurs yeux. Ils restaient sans bouger quelques instants, et au bout de quelques minutes ils tiraient la langue. Et sur cette langue, il y avait la photo qu’ils avaient prise avec leurs yeux. Ils les rangeaient alors dans des galeries que chacun pouvait visiter, et s’amusaient à faire des concours de la plus belle photo. Ce qui donnait lieu, parfois, à des querelles terribles. Mais ceci est une autre histoire.
– Manou, tu es sure de ce que tu dis?
– Voyons Gaby, c’est un conte. Et dans un conte tout est possible.
Donc, ces six lutins-crapauds gesticulaient avec vivacité.
Ils communiquaient par signe, en silence, mais pour raconter l’histoire je vais être obligée de les faire parler normalement sinon tu ne vas rien y comprendre… ni moi non plus d’ailleurs.
Il y en avait un qui s’appelait Cenvint.
C’était le musicien de la bande. Il ne sortait jamais sans sa carkade, une espèce de guitare dont il jouait avec beaucoup de talent, mais seulement quand il avait consommé assez de liqueur, et malheureusement c’était de moins en moins souvent puisque celle-ci devenait rare.
Taneoni était le plus jeune. Il était très dynamique et très gentil. Mais il avait la particularité, quand quelque chose ne lui plaisait pas de fabriquer des petits cailloux qu’il projetait partout comme des projectiles. Il fallait alors que ses copains se mettent à l’abri sous peine de se faire transpercer, et qu’ils le calment très vite, ce qui n’était pas toujours commode.
Toineb aimait beaucoup s’occuper des petits. Il était toujours volontaire quand il fallait garder les bébés, à qui il racontait plein d’histoires de son invention. Il était aussi poète, mais comme il était très modeste il ne voulait pas le reconnaitre.
Il photographiait tous les bébés qui naissaient et il s’était fabriqué un album qui voletait au-dessus de lui, et qu’il pouvait feuilleter quand bon lui semblait.
Trilama était le joyeux drille, celui qui savait mettre les autres en joie avec ses jeux de mots et ses facéties. Il aimait rire et n’était jamais de mauvaise humeur, si bien qu’il était très apprécié parce qu’il ne dégageait jamais de bulles nauséabondes, vu qu’il ne se mettait jamais en colère.
Crisanthin était le compère de Trilama. Tous les deux s’en donnaient à coeur joie. Mais Crisanthin avait un petit défaut qui énervait parfois ses amis: il chantait!
Son air préféré c’était: Lou lou lou les binious, Lou lou lou les binious, qu’il chantait à tue tête quand ça lui prenait.
Aussitôt tous ses copains allaient se mettre à l’abri car ces chants attiraient les tractorius verdicus, rendus furieux par ces sons qu’ils ne pouvaient pas supporter. En fait, ils n’aimaient pas ces chants parce que çà leur vrillait dans le réservoir et leur liquide vital tournait en eau de boudin. Après, il fallait qu’ils attendent un bon moment pour pouvoir redémarrer, et ça les mettaient en furie..
Crisanthin avait aussi une autre particularité, il pouvait se multiplier à volonté. Ce qui était bien utile en cas de danger, car il pouvait tout à coup se retrouver dix, cinquante, mille et plus, ce qui faisait fuir tous leurs ennemis et leur évitait ainsi de se battre. Et c’était aussi très pratique pour faire le ménage. D’ailleurs, il allait chez tous les lutins-crapauds une fois par semaine, pour nettoyer à fond leurs petites maisons-coquilles. Il en profitait pour leur faire mijoter de bons petits plats dont ils se régalaient. Il était souvent accompagné de son petit lutin-chat, Malice, que tout le monde aimait parce qu’il était très mignon.
– Manou?…. J’y comprend plus rien à ton histoire….
– Ne t’inquiète pas Gaby, moi non plus.
– Ah! Bon.
– Où en étais-je?…. Ah! oui…
Et puis il y avait une fille avec eux. Elle s’appelait Joïm, et elle était la gouvernante de Thac. (Thac, c’était la petite lutine-crapaud que Chutteu venait de découvrir).
Elle était bien gentille Joïm, mais pas très futée. Elle ne comprenait pas, entre autre, à quel moment il fallait crier très fort, et en couleurs, ou alors parler tout doucement, et chuchoter, toujours en couleurs. Alors parfois ça la mettait en colère. Mais ses copains, qui étaient très gentils, l’aidaient en traduisant sa pensée quand il le fallait.
Donc, tous ces petits lutins gesticulaient et discutaient fermement.
Ils étaient furieux contre Crisanthin qui avait laissé partir la petite Thac, qui se trouvait maintenant dans les pattes de Chutteu.
Thac, c’était leur petite Princesse. C’était la fille du roi des lutins-crapauds. Celui-ci était mort, ainsi que sa femme, au cours d’un banquet. Ils étaient morts de rire, ce qui n’est pas banal. Et c’était à cause de Lechim.
C’était leur ménestrel. Il inventait des histoires et des chansons, mais il faisait aussi des photos très bizarres, que le roi et la reine appréciaient tout particulièrement. C’était ce que l’on appelait des photos croquignolettes.
Il leur avait raconté les contes des mille et une nuits au cours desquelles, une petite crapaude grassouillette faisait les quatre cents coups, et il avait réalisé des photos illustrant ces contes. Toutes les nuits il racontait la suite de l’histoire, en montrant les photos, et chaque nuit, l’histoire était de plus en plus drôle, et les photos de plus en plus croquignolettes. Et quand vint la dernière nuit, l’histoire était tellement drôle, et les photos… j’en parle même pas, que le roi et la reine n’ont pas arrêté de rire pendant quinze jours. Ils riaient toute la journée et toute la nuit. Les rares instants où ils s’arrêtaient, il leur suffisait de regarder les photos et ils repartaient de plus belle.
Et puis un soir, au cours de ce fameux banquet, à minuit, ils ont cessé de rire, et ils sont morts. Couic.
Et ce qui est très étrange, c’est que les photos ont disparu au même moment, et qu’on ne les a jamais retrouvées. Et heureusement, parce qu’elles étaient très dangereuses ces photos, puisque le couple royal était mort à cause d’elles.
Et Lechim non plus on ne l’a jamais revu. Il devait avoir eu peur des représailles, et on le comprend. Même s’il ne l’avait pas fait exprès, c’était tout de même un assassin.
Mais on doit dire à sa décharge, qu’il avait perdu sa casquette dans le train, et que çà l’avait complètement déboussolé. Alors ceci entrainant cela, il n’était pas complètement fautif.
– Manou?…..
– Chut…..
Donc, Crisanthin, n’avait pas surveillé correctement la petite Thac, et elle était dans les pattes de Chutteu.
– Tu l’as déjà dit ça.
– … Chutteu pendant ce temps, regardait avec une admiration sans borne la petite Princesse, bien qu’il ne sache pas ce que c’était qu’une princesse puisqu’il n’en n’avait jamais vu.
Celle-ci lui faisait un numéro de charme à la limite du raisonnable, façon Betty Boop, et faisait des pom pom pidou, par ci, et des pom pom pidou par là, en se dandinant et en tortillant sa petite queue, si bien que Chutteu fondait d’amour comme neige au soleil,
bien qu’il ne sache pas ce que c’était que l’amour. Mais il se sentait tout chaud à l’intérieur, et pour la première fois de sa vie, il avait envie d’enlever ses écailles et ses pustules pour se rafraichir un peu, tellement il transpirait là-dessous. C’était bien la preuve qu’il était amoureux, parce que, avec un froid pareil….
Tu penses bien que les lutins n’étaient pas très contents de voir ça. Et particulièrement Joïm, qui était la gouvernante de Thac.
Elle dit à Crisanthin:
C’est toi qui l’a laissée partir, c’est toi qui doit aller la chercher.
Elle essayait de le dire en gros et en rouge, mais ça ne marchait pas, alors Trilama et Cenvint, gentiment, traduisirent pour elle, et tout le monde la comprit.
Ils étaient tous d’accord pour que Crisanthin se débrouille pour aller la chercher.
Tout à coup, Crisanthin eut une idée.
Si on demandait aux tractorius verdicus de venir nous donner un coup de main?
Mais pourquoi voudrais-tu qu’ils viennent nous aider demanda Cenvint? Et tous les autres opinèrent du chef: oui, pourquoi? Parce que je vais leur promettre de ne plus chanter Lou lou lou les binious. Je pense qu’ils seront tellement contents qu’ils vont accepter tout de suite.
Après conciliabule, et il y en a eu des bulles je te prie de le croire, ils se mirent d’accord, et décidèrent que ce serait Joïm qui irait voir les tractorius verdicus.
Elle accepta mais demanda que Cenvint et Crisanthin l’accompagnent, car dit-elle, s’il fallait qu’elle crie fort pour se faire entendre, elle n’y arriverait pas toute seule. Ce qui était vrai.
Ils partirent tous les trois, mais l’odeur qu’ils répandaient les devança largement auprès des tractorius verdicus, car, comme je te l’ai dit, quand ils étaient énervés ou mécontents, ils…
– Voui, Manou, je sais, ils faisaient de la bave verte qui pue.
– C’est ça.
Mais pour arriver auprès des tractorius verdicus, ils devaient se calmer sinon, ceux-ci s’enfuiraient dégouttés par l’odeur.
Alors, Cenvint sortit un petit flacon de liqueur de crapaud. Ils s’assirent pour se calmer et chacun but une gorgée de ce précieux liquide.
Au bout de quelques minutes la liqueur les avaient tellement calmés qu’ils étaient entourés de bulles arc en ciel, ce qui fit venir les tractorius verdicus qui sont, tout le monde le sait, très curieux. Quand ils virent Crisanthin, Cenvint et Joïm, ils voulurent se sauver, mais Joïm les rappela doucement, et leur demanda de bien vouloir entendre ce qu’ils avaient à leur dire.
Après avoir écouté Joïm, les tractorius se concertèrent. Heureusement ça ne dura pas trop longtemps. Après avoir fait jurer à Crisanthin que plus jamais il ne chanterait son horrible chanson, ils acceptèrent et se dirigèrent tous vers l’antre de Chutteu.
Pendant ce temps, Thac et Chutteu avaient fait amplement connaissance. Ils en étaient déjà à se tutoyer et même à se faire des petites cajoleries.
Ce qui plaisait le plus à Chutteu chez Thac, c’était ce petit bruit si mélodieux qu’elle émettait quand elle était joyeuse. Ça donnait ceci:
Pffffffffffffffffffffff ou encore pfffffffffff et même parfois Pffffffffffffffff Pfffffffffffffff Pfffffffffffffff
C’était plus ou moins long, plus ou moins modulé, mais ça transportait Chutteu au septième ciel.
– Manou??…
– Chut.
Chutteu et Thac étaient tellement amoureux qu’ils avaient décidé,comme ça, de se marier.
C’était tout simplement idiot. Comment pouvaient-ils se marier, lui si gros et si grand, et elle si minuscule, Mais leurs différences ne les gênaient pas du tout.
Aussi, quand les tractorius verdicus arrivèrent, il était trop tard pour faire marche arrière. ils comprirent tout de suite qu’ils n’y pouvaient plus rien et ils repartirent chez eux assez furieux, car ils savaient que Crisanthin était délivré de sa promesse puisque ils n’avaient rien pu faire. Il fallut alors tenter de convaincre les amoureux de revenir sur cette décision ridicule, mais rien n’y fit, ils étaient aussi têtus l’un que l’autre, et surtout, Chutteu avait des arguments plutôt convaincants. Un petit coup de lance flamme et il pouvait faire fondre les six lutins-crapauds d’un seul coup.
Heureusement que Thac prit leur défense. Elle grimpa à toute vitesse sur le dos de Chutteu, lui murmura quelque chose à l’oreille, et redescendit aussitôt. Puis elle se planta devant lui, et attendit.
Chutteu avait l’air complètement interloqué, puis triste, puis il éclata en gros sanglots.
Ç’était très dangereux parce que les larmes de Chutteu se transformaient vite en torrents.
Les lutins durent se mettre à l’abri, et hurlèrent à Thac de faire cesser ce déluge au plus vite, ce qu’elle fit.
On n’a jamais su ce qu’elle avait dit à Chutteu, mais il se calma.
Alors, Thac vint voir ses amis et leur dit: Chutteu et moi nous nous aimons. Nous voulons vivre ensemble et fonder une famille.
Le silence qui accueillit ces mots était abyssin.
– Manou???….
– Chut.
Les lutins se regardaient, navrés, parce qu’ils savaient bien que rien ni personne ne pourrait faire revenir Thac sur cette décision absurde.
Mais elle était têtue Thac.
C’était connu, et quand elle avait une idée derrière la tête, personne ne pouvait lui faire changer d’avis.
Ils se concertèrent à leur tour, et finalement, ils décidèrent de faire contre mauvaise fortune bon coeur et félicitèrent les futurs époux. Mais pendant un bon moment, la bave verte et l’odeur qu’ils répandirent ne laissaient aucun doute sur ce qu’ils éprouvaient réellement. Puis l’odeur se dissipa, la lave gela et l’on n’en n’entendit plus parler.
Les fêtes pour le mariage furent somptueuses. La famille du marié avait bien fait les choses.
Pour se faire pardonner sa méchanceté ancienne, elle n’avait apporté que des racines et des plantes, surtout de la bardadrione, mais comme il n’y avait finalement que Chutteu qui était végétarien, elle retourna chercher du gibier et tout le monde se régala.
Le marié avait revêtu un somptueux costume en peau de gygadine mordorée. Il avait fière allure et se pavanait avec sa mariée perchée son épaule droite.
Et oui, il fallait bien qu’elle se pose quelque part cette petite, toute petite mariée.
Elle avait beau avoir mis un chapeau de toutes les couleurs, et une robe qui lançait des éclairs bleus, verts, rouges ou violets, elle était tout de même très petite et fragile.
Certains, les plus délurés ou les plus coquins, essayaient de s’imaginer la nuit de noce..
– Manou????….
– Chut.
Les six amis de Thac, étaient les invités d’honneur. Ils avaient été placés près des mariés.
Cenvint ravit les invités avec sa musique, tantôt douce, tantôt vive et enjouée, et tout le monde dansa avec joie.
Taneoni était tout heureux et il ne fabriqua pas de petits cailloux, sauf à un moment, quand un crapaud voulut boire dans son verre. Le crapaud était ivre et Taneoni l’envoya balader. Mais comme l’autre insistait, il fut bombardé de petites pierres acérées et il finit par se tenir tranquille.
Toineb, avait autour de lui tous les lutins et têtards de la maternelle. Il composa de ravissants petits poèmes pour chacun des invités, ce qui le rendit très populaire et même qu’il eût des commandes.
Trilama n’arrêta pas de faire rire toute la noce avec ses jeux de mots, ses histoires et sa bonne humeur. Je crois même qu’il trouva une petite lutine-crapaud qu’il lutina pendant tout le repas, et même après.
Crisanthin donna la réplique à Trilama et même, à un moment donné, il se multiplia par dix, au grand effroi de plusieurs convives qui croyaient avoir la berlue.
– Manou????…
– Chut.
Même les tractorius verdicus assistèrent à la noce, et pour ne pas être mal vus, ils se bouchèrent les oreilles quand Crisanthin chanta Lou lou lou les binious.
Mais surtout, on leur avait fait promettre de ne plus écraser les crapauds albinos, parce que leur liqueur était tout de même ce qui faisait supporter cette vie glaciale, et que tout le monde en avait assez de se restreindre.
Ils avaient fait quelques difficultés mais quand Crisanthin leur avait promis de ne plus chanter Lou lou lou les binious que les trente six du mois, sachant qu’il n’y avait que deux trente six du mois dans l’année, ils avaient finit par accepter.
Et tout le monde était content, parce que dans le fond, ce chant personne ne l’aimait beaucoup, même pas Trilama, alors que la liqueur de crapauds, ça c’était quelque chose!
Thac, à la demande de son mari, chanta une chanson de sa composition.
Çà donnait ceci:
Pffff Pffff Pffff Pffffffffff Pffffffff Pfffffffffffffffffffffffffffffffffffff Pff Pff Pfffffffffffffffff Pfffff Pfffffffffffffffff
Tout le monde applaudit à tout rompre et même on la bissa, et elle recommença.
Joïm était placée à côté de Thac, c’était normal puisque c’était sa gouvernante. C’était la seule qui avait un peu de souci parce qu’avec tout ce brouhaha, elle avait beaucoup de mal à se faire entendre, et ses traducteurs habituels avaient autre chose à faire que de s’occuper d’elle. Mais elle s’amusa beaucoup quand même, et elle mangea et dansa comme tout le monde.
Le repas fut délectable et mémorable..
Pour immortaliser cette cérémonie extraordinaire, on avait fait appel aux meilleurs photographes du pays et les flash crépitèrent toute la journée et toute la nuit. Il y avait des photos partout.
L’antre de Chutteu était tout multicolore, et même tout le pays était chamarré. C’était très joli.
Mais la grosse surprise ce fut le retour de Lechim. Il arriva alors qu’on ne l’attendait pas, et il se mit à faire des photos très curieuses, comme on n’en n’avait jamais vues.
Cela intéressa certains lutins qui décidèrent de prendre des cours avec lui, et il ouvrit un studio photo dans le pays.
Chutteu et Thac furent très heureux, mais ils durent attendre trente cinq ans avant d’avoir des enfants, car les filles lutin-crapaud ne peuvent pas en avoir avant, et Thac était vraiment trop jeune quand elle se maria.
Mais cela ne les dérangea pas beaucoup car ils s’aimaient vraiment très fort.
Voilà, c’est fini. Ça t’a plu?
– Voui.
– Cache ta joie Gaby, la prochaine fois c’est toi qui me raconteras une histoire.
Hè!.. ne te sauves pas voyons, c’était pour rire..
Ce conte m’a été inspiré par une bande de joyeux drilles qui ont eu la gentillesse de m’accueillir parmi eux. Toute ressemblance, même minime, ne pourrait être fortuite.
(Tous droits réservés)
Pffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffff
T’es géniale Mijo, il y avait longtemps que je n’avais pas autant ri. Ta nouvelle c’est un chef d’oeuvre et toi un chef d’oeuvre aussi
Je t’aime ma cocotte
Bisoux
Cath
Je suis passé à deux doigts de connaitre la même fin que les parents de la mariée…
Tu es vraiment extraordinaire…
Bravo!
Ouahhh, Mijo!
C’est quand même bien toi qui manies les mots si aisément. Quelle imagination, quel humour… quelle poilade!
Je vais pouvoir faire lire ta nouvelle à mon entourage… plus besoin d’expliquer ce qui se passe vraiment dans ce pays lointain, tu l’as tellement bien raconté!
Merci [taille1] [taille]!!!
Bises à toi.
Benoît
ho la! la! .. j’ai faillie mourir de rire !!!!! pourtant je ne suis pas une reine
dit mijo ! tu est une super mamie..je t’imagine au coin du feu avec Gabriel ..lui racontant ton conte si magiquement drôle !….en tout cas j’ai mal au joues
bravo……..ma mijo
maury
Que de souvenirs… et cette chanson…
C’est une chanson qui nous ressemblait, toi tu nous aimes, nous on t’aime et les feuilles ne sont pas prêtes à mourir…
Allez, tous en coeur….
AH NON PAS « lou lou les… » NON !!!
Pffff Pffff Pffff Pffffffffff Pffffffff Pfffffffffffffffffffffffffffffffffffff Pff Pff Pfffffffffffffffff Pfffff Pfffffffffffffffff
Pffff Pffff Pffff Pffffffffff Pffffffff Pfffffffffffffffffffffffffffffffffffff Pff Pff Pfffffffffffffffff Pfffff Pfffffffffffffffff
Allez Cenvint les accords magiques…
que Taneoni envoie en confetti tous ses mots rotis sur pic
et que Toineb soit inspiré… et éclairé du front
Longue vie à Chutteu et Tach !
Pffff Pffff Pffff Pffffffffff Pffffffff Pfffffffffffffffffffffffffffffffffffff Pff Pff Pfffffffffffffffff Pfffff Pfffffffffffffffff
Pffff Pffff Pffff Pffffffffff Pffffffff Pfffffffffffffffffffffffffffffffffffff Pff Pff Pfffffffffffffffff Pfffff Pfffffffffffffffff…
…
J’adore ta douce folie Joïm.
Ah tu nous montre là qu’en fait, t’en fais des encore plus beaux et plus colorés que nous tous, des mots. Des mots qui, mis bout à bout nous enlèvent et nous transportent au pays des rêves et de ton imaginaire débordant de créativité.
Bravo et Merci beaucoup pour tant de beauté.
Oh ! la la !!! ouille ouille ouille !!!
t’as vraiment fumé la moquette ce coup-ci !
Je me suis posé la question bien des fois quand on était ensemble
mais là, j’en suis sûre ; la moquette tu l’as consommée deux fois plutôt qu’une.
En tous cas, je dois dire que tu me surprendras toujours car ton imagination,
elle est plus que débordante. Et si Gaby suit ton exemple, ça promet !
on a pas fini de délirer !!!
C’est génial, on s’amuse, on palpite, on cherche qui est qui. On a tendance (enfin moi) à etre encore plus chiant que Gaby. Continue, on aime. Bisous
Incroyable, mais vrai !! j’ai perdu mon latin dans cette histoire d’amour grenouillesque.. aux arcs-en -ciel divins, aux odeurs nauséabondes,aux chants incroyables, au froid redoutable… Tu devrais venir à lire et faire lire, Alexandre jardin serait content… mais moi aussi j’aurais peut-être été plus ch….. que Gabriel car j’en perdais le fil (de l’histoire) à cause de tous ces mots ubuesques, mais hauts en couleur. Bises. Mireille
JE SUIS PETEE DE RIRE…LES
je suis pétée de rire…entres les » garnouilles » et les crapaudines , les pffff et les baves vertes et les lou lou lou …..hibou caillou genou …LOL je comprends que le petit gaby etait …heu …un peu perdu…mais je crois que toi aussi par moment tu devais chercher ou tu en etais …quelle rigolade…….mais tu sais je crois que ton gaby il sera tres moderne et qu il aura plus envie d un jouet sophistiqué que des délires rigolos d une mamie….celà dit… c ‘est super et il y a « qqs « » » » années ma bonne dame moi j étais aussi bercée par des contes fantastiques de mes gr meres et aussi de ma maman BRAVO
D’ici quelques mois Gabriel appréciera ce joli conte écrit pour lui.
Bravo. Grosses bises. M.Thé.
Il en a de la chance Gabriel d’avoir une mamie telle que toi ! Il va grandir en ayant sa part de féérie….. et de folie ! C’est merveilleux, je me suis régalée, continue sur ta belle lancée, je t’embrasse, Ghislaine.
Bonjour à Vous MIJO …
Je suis le modérateur de « Normandie Photos & Passions »
Malheureusement, suite à votre demande pour rejoindre la Communauté Normande, je ne puis accéder à votre requête pour les motifs suivants :
La communauté « Normandie Photos & Passions » est hébergée par OVER-BLOG
(1ére plateforme de Blog en France à ce qu’il parait) et le système Over-Blog, n’accepte que des Blogs du même hébergeur (lui), c’est bête car j’ai de nombreuses demandes d’autres Blogs hébergés ailleurs (Blogger, Word Press …)
Néanmoins, j’ai ajouté un lien en dur, sur mon Blog de Modérateur « http://www.normandie-rouen-image.fr » car j’aime bien ce que vous réalisez.
De plus j’ai l’intention pour 2012 de créer une page pour promouvoir tous les liens extérieurs à Over-Blog, car il y a de nombreux Blogs de qualité autres que sur Over-Blog.
Très cordialement à vous et à bientôt
H@ro_76
Merci à vous tous, Joïm, Crisanthin, Thac, Cenvin… et les autres. Quel moment, je t’imagine racontant l’histoire, tu sais y mettre la vie et le rêve
bon euh je n’ai pas reconnu tout le monde mais pas grave je vais me coucher et rêver des tractorius et des lutins-crapaud et … biz’
Ben me voila toute tourneboulée par cette histoire fantastique et féerique; J’y ai retrouver mes grands yeux et mes grandes oreilles de mon enfance, la bouche ouverte en prime !!!
Quelle richesse Mijo !!! Merci pour ce voyage
Bonjour Mijo, on se connaît depuis peu, mais ce voyage ensemble à Paris avec nos amis communs fut pour moi géniale comme toi..
je vais aller découvrir ton blog pour te connaître un peu plus, ne change pas reste comme tu es bisous et à bientôt très bientôt
Chantal
bonsoir , tous mes compliments Joïm , pour ce merveilleux conte , je n’en ai jamais lu d’aussi merveilleux aussi loin que ma mémoire me le rappelle ; je vous appelle joïm , mais le nom qui vous irez le mieux , c’est toineb !!!!! encore merci de réveiller mon âme d’enfant .
avec toute mon amitié et mon affection je vous embrasse ;
gilles
Bonjour,
Comme j’ai bien ri !
J’aurais bien aimé avoir une grand-mère comme vous et écouter ces drôles d’histoires oh combien adorables ! Je vais raconter à ma dernière petite-fille…
Merci pour tout ce partage.
Et à bientôt pour de nouvelles aventures …
Une belle plongée dans le passé où j’ai retrouvé avec grand plaisir, (et tu t’en doutes), Lechim, et le commentaire enjoué de son anagramme. J’adore quand ton imagination déboulonne pour nous faire rire et rêver. Ça fait du bien de déconnecter ainsi.