La petite

(Cette nouvelle a obtenu le troisième prix du concours de Poésie et de Nouvelles, décerné par la Société des Ecrivains Normands, le 19 Septembre 2009).
Elle avait tout juste, ou plutôt à peine, entre six et sept ans.
C’était une enfant…

La nuit dernière, je n’arrivais pas à trouver le sommeil.
Mon esprit vagabondait, errait de-ci de là, je m’assoupissais, pour tout à coup, sans crier gare, me retrouver totalement éveillée.
Qui n’a jamais eu d’insomnie ne peut pas me comprendre.
Rien de plus insupportable que ces longs moments, quand ce ne sont pas de longues heures, à attendre que le sommeil vous fasse enfin trouver l’oubli et le repos.
Pendant ces heures inutiles d’attente vaine, parfois, des images s’imposent à moi.
Sans que je puisse expliquer pourquoi, ce sont des visages qui tout à coup me sautent… au visage.
Et c’est vraiment le terme : « sauter au visage ».
J’ai les yeux fermés, le noir le plus total, rien… rien ne se passe… et tout à coup… un visage… grandeur nature, à quelques centimètres du mien !
J’en ai vu comme ça des visages, plein.
Des femmes, souriantes ou grimaçantes, jeunes ou vieilles, des hommes jeunes ou vieux également, souriants ou menaçants, des enfants aussi .
Ils apparaissent, les uns derrière les autres, sans raison, et ils disparaissent comme ils sont venus, et pendant qu’ils sont là, je ferme bien les yeux pour essayer de les retenir.
Mais, invariablement, au bout de quelques secondes, ils s’évanouissent, pour laisser la place aux suivants.
Je ne les reconnais pas, ce ne sont jamais les mêmes.
Sauf !
Sauf cette gamine.

Cette nuit, je l’ai reconnue.
Je l’avais déjà aperçue lors d’une insomnie qui avait duré longtemps, trop longtemps.
Je l’avais trouvée particulièrement, mignonne, touchante.
J’avais ressenti comme un impression curieuse de l’avoir déjà vue, de la connaître peut-être.
Elle m’avait souri, puis, comme les autres, avait disparu.
C’était un des rares visages vraiment souriants, c’est pourquoi, peut-être, je ne l’avais pas oublié.

Or, cette nuit, elle est revenue.
Bien que fatiguée de ne pouvoir trouver le sommeil, je l’ai reconnue tout de suite.
Mais le plus curieux, c’est qu’elle aussi m’a reconnue.
Oui, j’en suis sure, elle m’a reconnue, comme si elle n’était pas là par hasard, comme si elle avait décidé d’être là.
Elle est arrivée après une vieille femme au visage renfrogné et accusateur, très désagréable, qui me regardait avec un drôle d’air, ce qui me mettait mal à l’aise.
J’avais ouvert les yeux quelques secondes pour faire disparaître cette femme, et, quand je les ai refermés, la Petite était là.

Mon Dieu comme elle était mignonne !
Je suis incapable de dire si ce rêve éveillé était en noir ou en couleurs, impossible de dire la couleur de ses yeux, de ses cheveux, de ses vêtements, mais le tout dégageait une impression de douceur et de chaleur, de calme.

Quoi que…
Au bout de quelques secondes son expression m’a intriguée.
Elle me regardait fixement, son sourire s’effaçait petit à petit, une interrogation inquiète, une sorte d’incitation à venir la rejoindre, que je ne voulais pas comprendre.
Je secouais légèrement, et involontairement, la tête, comme pour dire « non, c’est impossible ! ».
Mais son regard se faisait insistant.
Je ne voyais que son visage, mais j’ai eu l’impression extrêmement réelle qu’elle me tendait la main pour m’inviter à la suivre.

De nature plutôt cartésienne je me suis dit « arrête un peu ma fille, tu délires, comment veux-tu aller dans ton rêve, alors que tu ne rêves même pas.
Tu es éveillée.
Tu voudrais bien dormir depuis plusieurs heures, sans y arriver, alors secoue-toi, ce que tu vois c’est ton imagination, ta fatigue, rien de plus, qui te jouent des tours ».
Tu délires éveillée.
Et pour me prouver à moi-même que j’avais raison, j’ai ouvert les yeux, regardé autour de moi, dans le noir, écarquillant les yeux, distinguant quelques ombres par-ci par-là, puis je les ai refermés.
Mais la gamine était toujours là, son visage de plus en plus inquiet et implorant.
Je lisais sur ces lèvres ces mots muets » Viens ! ».

Alors, mon corps depuis si longtemps tendu vers un sommeil qui ne venait pas, mon corps s’est tout à coup détendu, il m’a semblé s’allonger, s’étirer, se tendre vers ce visage qui l’appelait, et tout à coup, sans vraiment le vouloir, ni surtout sans comprendre ce qui m’arrivait, je me suis retrouvée à côté de la Petite !

Incrédule, inquiète, je me suis retournée vers le lit.
J’y étais, normalement allongée, calme bien que le front légèrement froncé, comme si j’étais inquiète et en attente de quelque chose.
J’ai alors regardé la Petite qui m’a souri et tendu la main.
Et, comme si c’était tout naturel, j’en ai fait autant, j’ai pris sa petite main dans la mienne et elle m’a emmenée dans son monde.

Il y faisait noir, plutôt froid, ce n’était pas une atmosphère agréable.
Je n’étais pas bien, mais la main de la Petite, chaude, vivante, me rassurait, et je la suivais sans trop de crainte.
Après avoir marché en silence un moment qui m’a semblé long, très long, nous avons débouché dans un endroit totalement différent.
La lumière avait remplacé l’obscurité de cette espèce de forêt noire que nous avions traversée.
Le soleil irradiait, le ciel bleu, parsemé de petits nuages blancs qui semblaient jouer à saute-mouton entre eux, dispensait une lumière douce et fraîche.

Je regardais la Petite et, pour la première fois, je lui adressais la parole.
« Dis- moi d’abord, qui es-tu, comment t’appelles-tu, et ensuite pourquoi et comment tu m’as fait venir ici ? ».
Elle me regarda en souriant.
« Qui je suis ? tu le sauras. Comment je m’appelle ? tu le sauras aussi. Où nous sommes ? tu vas le découvrir, et pourquoi, également.
Maintenant suis-moi, sois sans crainte ».

C’est ce que j’ai fait.
Nous avons… je ne dis pas marché… ni volé… ni nagé… je ne sais pas comment expliquer notre façon de nous déplacer.
Nous avancions, tout simplement.
Les obstacles, si tant est qu’il y en eut, s’effaçaient tout simplement parce que je ne me souviens pas d’avoir eu à m’en occuper.
Nous marchions toutes les deux, en silence.
Et, si bizarre que cela puisse paraître, ça ne m’étonnait plus du tout.
Sa petite main dans la mienne me communiquait un bien être, un apaisement total, au point que je pensais par moments m’être tout simplement enfin endormie.
Mais aussitôt, sa petite main pressait la mienne et me redonnait conscience de ce qui se passait.

Au bout d’un moment, elle a lâché ma main et s’est retournée vers moi.
Elle m’a regardée avec un air qui m’a profondément émue, sans que je comprenne pourquoi.
Un regard doux, mais aussi, compatissant, comme si elle était un peu désolée de ce qu’elle allait me dire ou me faire voir, mais tout à la fois décidée à le faire, parce qu’il le fallait.
Je commençais à m’inquiéter, mais elle a repris ma main et nous avons avancé.
Une sorte de brume avait envahi le paysage.
Je ne parvenais pas à voir ce qu’il y avait devant nous, mais très rapidement, nous avons traversé ce voile et la surprise m’a clouée sur place !

Un jardin superbe, à la fois jardin et pièce, difficile à définir, très clair, très joyeux, rempli d’enfants de tous âges et même d’adultes, de vieillards, mais qui paraissaient, bizarrement, aussi jeunes que les enfants.
Je ne peux pas expliquer ce sentiment, mais c’est un fait, ces adultes avaient l’air de jeunes enfants.
Seule leur taille les différenciaient des petits.
Ils jouaient tous ensemble, aux mêmes jeux, riaient ensemble, s’amusaient sans complexe.
C’était très étrange, mais également très agréable.
Si je m’étais écoutée je serais allé jouer avec eux, c’était très tentant.
Mais la Petite m’a regardée.
Et j’ai compris que j’allais enfin avoir des explications sur cette si étrange aventure.
Elle s’est assise sur une petite chaise, ou un nuage, qu’importe, et m’a invitée à en faire autant.
Son petit visage est devenu sérieux, mais pas sévère, très doux, et j’ai eu tout à coup l’impression que c’était elle l’adulte et moi l’enfant.
Et elle m’a parlé.

« Tu te demandes où tu te trouves ?
Cet endroit s’appelle » la crèche des enfants désirés, mais qui n’ont pas voulu aller sur terre ».
Devant mon air étonné, elle a poursuivi.
« Tu m’as demandé mon nom tout à l’heure, tu ne t’en doutes pas ? ».
Je restais silencieuse, mais ma gorge se nouait, doucement.
Elle me dit : « maintenant tu dois savoir comment je m’appelle ? ».
Je baissais les yeux, les larmes montaient, chaudes, douces, mais si amères.
Pourquoi me tourmenter ainsi ?
Elle insista :
« Allez, n’ai pas peur, il n’y a rien de grave, ton émotion est tout à fait naturelle, dit-le cela te soulagera ».
Alors j’ai prononcé très doucement, sourdement, son nom « Virginie ».

Elle a souri.
Et tout à coup, en moi, un sentiment de bien être, d’apaisement, m’a envahie.
Elle m’a alors parlé doucement.
« Vois-tu, tu n’es pas la seule à avoir désiré un enfant qui n’est pas venu. Tous ceux que tu vois là ce sont des enfants qui n’ont pas voulu descendre sur terre.
Quand une maman, ou une petite fille comme toi par exemple, a simplement désiré un enfant, fille ou garçon, cet enfant a pris vie dans cette crèche.
Pour des raisons diverses, ces enfants ne se sont pas concrétisés sur terre.
Mais ici ils ont toute leur place, et, sans le savoir, plein de mamans ont fait naître ce monde merveilleux ou rien de fâcheux ne peut arriver.
Ces enfants naissent, grandissent et vivent ici leur vie heureuse, comme de vrais enfants.
La seule chose triste, mais obligée, c’est que ces enfants disparaissent quand leurs parents terrestres, leurs créateurs, meurent.
Parce que plus personne ne pense à eux, alors ils laissent leur place aux nouveaux venus.
Mais c’est une bonne chose parce que les places ne seraient bientôt plus suffisantes.
Si tu savais le nombre d’enfants désirés mais qui ne voient pas le jour.

Ainsi toi, tu m’as créée.
Tu étais une « enfant unique ».
Donc seule !
Malheureusement pour toi, cet état de choses n’était pas dans ton caractère.
D’autres, dans la même situation, s’en trouvent très bien, mais pas toi.
Tu désirais ardemment un frère ou une sœur, mais aucun d’eux n’est arrivé et tu es restée avec ton chagrin et cette immense impression de solitude.
Heureusement tes parents étaient adorables et tu n’as pas été malheureuse, loin de là, mais ta solitude te pesait.
Des parents, aussi gentils soient-ils, ne pouvaient remplacer un enfant de ton âge.
Alors tu rêvais…

Puis, un jour, tu as lu « Paul et Virginie ».
Et ce fut une révélation !
Quand tu serais grande, tu aurais une fille et tu l’appellerais Virginie ».
Tu as alors vécu avec cette idée.
Curieusement, tu n’as jamais appelé aucune de tes poupées Virginie.
Tu réservais ce prénom à Ta fille.
Mais elle n’est pas venue.
Elle vivait depuis si longtemps dans son Paradis, que l’idée de descendre sur terre ne l’a pas enchantée.
Mais tu as tout même réalisé un second rêve, bien plus important celui-là, avoir deux enfants, et
ne pas reproduire ta solitude, même si tes enfants se disputaient, cela valait tout de même mieux que d’être seul.

Je ne m’en étais pas rendu compte, mais je pleurais à chaudes larmes.
Ça n’était pas désagréable, au contraire, j’avais l’impression que ces larmes entraînaient mon chagrin et me laissaient apaisée, étrangement calme, comme après une très violente tempête.
Virginie s’approcha de moi et m’embrassa tendrement, doucement, et je me rendis compte que ses joues aussi étaient mouillées.
Je la pris sur mes genoux et la berçais un moment.
Une grande joie, un sentiment de profonde paix, comme si je venais d’aborder sur une île merveilleuse après avoir dérivé des siècles sur une mer déchaînée.

Virginie se leva, me prit de nouveau par la main, me regarda bien en face et me dit.
« Tu m’as demandé tout à l’heure pourquoi je t’ai emmenée ici.
C’est pour que tu trouves enfin la paix.
Il ne faut pas désirer ce que tu n’as pas.
Sois heureuse de ce que tu possèdes, c’est déjà beaucoup.
Ne regarde pas en arrière, il y a tellement de belles choses à venir que celles que tu n’as pas pu avoir doivent s’effacer de ta mémoire.
Va de l’avant, maman…

Un énorme sanglot m’a réveillée.
Je m’étranglais, je hoquetais.
Quel rêve, mon Dieu, quel rêve !
Bien sûr que c’était un rêve, mais avec une telle réalité que je n’en revenais pas.
Pas étonnant que le visage de cette petite me rappelle quelqu’un : c’était moi, tout simplement, enfant…

En relisant ce que je viens d’écrire je suis étonnée.
Je voulais écrire une histoire drôle, peuplée de monstres, de choses horribles et effrayantes, ou alors pleine de gags plus drôles les uns que les autres.
Et bien non, de ce côté là, c’est raté.
Je pense que Virginie a guidé ma main.
Peut-être attendait-elle que je me mette devant mon clavier pour prendre le pouvoir et m’entraîner dans son histoire, sans me laisser le choix de réagir.

Mais après tout qu’importe, son histoire est aussi la mienne, non ?

(Tous droits réservés)

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17 réflexions sur « La petite »

  1. j’adore ….! le RËVE …de ta vie fait de ta réalité est un enchantement tu sais j’ai 4 fréres et 3 soeurs mais moi aussi j’ai rêver d’une petite soeur ….qui nostalgiquement a grandie au paradis des enfants désirés……auprés de virginie ……mais la moral de cette histoire est vrais…. regarder plus loin..tout au bout du chemin… l’horizon… nous ..découvrons au fur et a mesure …… notre bonheur que nous avons tous … celui de notre vie UNIQUE
    BRAVO ! MIJO

  2. Viviane C

    Les rêves… Quelles choses étranges… peuvent-ils aider à surmonter les manques et les déceptions, les vides et les peurs… Apporter une réponse aux questions que l’on se pose? Peut-être faut-il savoir les décrypter??
    Certains de mes rêves m’angoissent, me questionnent; Aucun ne m’a jamais apporté le moindre réconfort… je t’envie….
    Trop cartésienne… Peut-être? =)=)
    L’inconscient a des réponses que le conscient ignore, ou affecte d’ignorer (?) lol
    Il est beau ton rêve… j’y crois… il est apaisant… il t’a apaisée…
    Petits ou grands bonheurs… qu’importent… eux sont… devant toi…
    Bonne route!!

  3. Nicole

    Eh! oui, comme quoi le subconscient et le rêve, même chez les cartésiens, nous montre bien que l’immatériel est plus enrichissant et porteur de sérénité que le concret.
    Mais en tout cas, chapeau pour la manière dont tu as relaté cet évènement: tu as su nous plonger dans tes émotions, en nous tenant en haleine, tout au long du rêve. Quel talent!
    De plus je suis de ton avis, elle est rudement belle “la petite”.
    Continues à nous ravir.

  4. lambertfg

    De Geneviève et Francis
    Une merveilleuse nouvelle dont la poésie de l’écriture nous a ravis.
    Bien supérieur à beaucoup d’auteurs célèbres, que nous avons étudiés dans le temps.
    A envoyer aux journaux pour publication.

  5. Usager anonyme

    Après la sculpture… l’écriture: je dois reconnaitre que tu es douée…
    La (nouvelle) philosophe était une très jolie petite fille…
    Et le conte (de fées) finit très bien!
    A méditer donc…
    Bien fidèlement.
    Magali

  6. Usager anonyme

    Une sirène et une vague d’émotions…
    Bravo pour ton récit que j’ai lu avec un intérêt grandissant….
    Bien sur ce n’est qu’un rêve, mais quel trouble…
    Bise et à bientôt.
    PS/ as-tu retrouvé le sommeil???
    Emmanuelle

  7. Lili la souris

    Coucou gentille Mijo- si mignonne sur la photo! Viviane a trouvé le truc muche pour t’écrire!!! mais dis donc ça écrit petit, tes yeuyeux vont souffrir!
    Belle histoire, non, beau rêve, beaucoup d’émotions, j’ai eu les larmes- Je connais aussi ces rêves pleins de sensations du toucher et de la parole- Moi j’y retrouve mes parents, mais ce n’est pas triste- Ce qui est dur c’est le réveil! On a l’impression de tomber dans un gouffre… On entre très bien dans ton rêve! Merci.

  8. Catherine E.

    Il y a des rêves comme cela dont on ne voudrait pas se réveiller, mais parfois, ils nous permettent de comprendre et de nous aider à guérir certaines blessures de l’âme.
    Cath E.

  9. Amie

    Quelques larmes coules… d’émotion après la lecture de ton rêve… Virginie! Quel beau prénom pour une petite soeur ou une fille… à travers tes lignes étant la dernière de huit gosses, j’ai rêvé d’avoir une petite soeur rien qu’à moi… car les autres étaient trop grands pour moi la petite dernière, trop gênante pour eux!… et mes soeurs complices ne comprenaient rien à part me commander comme une mère! Alors j’ai eu 5 pères et 4 mères alors imagine une petite soeur!… quel bonheur… alors tu vois fille unique nous le sommes… Même dans une famille nombreuse… à bientôt.
    Maury

  10. SÉVERINE

    Insomnie
    Es-tu amie? ennemie? rencontre avec Virginie?
    Rêverie? Illusion chimérique? La “petite” MIJO détient elle le fameux gourdin magique?
    Je suis une nouvelle fois rentrée dans ton univers et quel bonheur!!
    Je me dis le bonheur, le bonheur???
    Le bonheur… c’est peut-être d’arriver à… désirer… ce qu’on a déjà…

  11. Patrick

    Bravo!!! c’est agréable de lire la petite fille se raconter…

    Car, comme toi, je connais un enfant avec qui j’ai construit des relations fondées sur des châteaux de sable, de sel et de vent. Avec lui j’ai connu Alain, Jacques, Maryse et les autres. J’ai fait mille choses pour la vie…

    Puis il y a eu l’adulte cartésien, fait de sentiments, de ressentis, d’idées et de croyances. Rien de compliqué. La nuit, parfois un enfant venait comme pour perturber le sommeil: “dort, cesse de penser, renonce à la culpabilité, accepte les cadeaux simples que la vie t’envoie. Refuse le passé dans le présent, dort te dis-je, demain est un nouveau jour, pour porter ton regard au dehors, pour te satisfaire de ce qui est, de ce que tu possèdes et trouve le bonheur”.

    Cet enfant croit avoir trouvé la clé qui ouvre “la porte du jardin d’enfant”. Il a appris à “lâcher prise” du cours des choses et des préoccupations matérielles. En laissant sa (ses) mémoire au repos, c’est plus facile de se centrer sur sa respiration pour se détendre et laisser couler ses penser à leur vitesse. Alors tout devient serein et l’enfant peut poursuivre libre son voyage. Sans autre repères que sa conscience de l’expérience, il peut faire vivre tous les âges de la vie… Vient le temps qui a passé et même s’il peut avoir un peu d’angoisse, il a aussi l’espoir de savoir enfin vers quelle étoile il veut aller. L’enfant qui est allé vers l’adulte ne cesse de se transmettre, dans l’esprit car, l’être continue d’exister dans ses enfants, ses amis…

    Il y a peut-être là deux ou trois idées qui permettrons à d’autres, de laisser filer leurs pensées, de s’approcher de l’enfant pour écouter son importance, faire de nouveaux témoignages, de nouveaux choix pour enfin tout mettre ensemble et valoriser les “trouvailles”…

    A bientôt – Bravos pour ton courage et tes talents…
    Patrick,

  12. Mijo, ne me dis pas qu’à tes nombreux talents tu ajoutes la musique. En tout cas, lorsque tu touches les cordes sensibles, tu ne les fais pas claquer. Tu as le don pour en tirer quelque chose de magique et formidablement optimiste. Tu effleures le thème juste ce qu’il faut pour faire vibrer les émotions sans mélo et n’en tirer que du sourire. Voilà une histoire aussi apaisante qu’une musique douce.

  13. J’ai été très ému en lisant cette émouvante histoire racontée avec beaucoup de talent…
    Je ne l’ai pas trouvé triste, mais plein de tendresse et d’espoir même si cette Maman a dû souffrir de ce manque durant de longues années… Rien n’est vain ou définitif. Il y a en chacun d’entre nous un pouvoir magique qui surgit au moment de l’endormissement : La faculté de vivre dans la lumière de nos espérances et de nos attentes. Encore faut-il le savoir et être assez imaginatif et sensible pour y croire et y croire c’est pouvoir.. Tu as cette faculté et c’est ainsi que tu as pu créer cette belle histoire avec tes émotions et peut être un vécu enfoui au plus profond de ta mémoire…
    Bravo à toi !
    Amicalement – Jean –

  14. Un magnifique récit, qui, je l’espère t’apportera un peu de réconfort pour cette absence de la petite fille tellement désirée…. le lien entre mère et fille peut être extrêmement fusionnel ou au contraire fait de jalousie, de rancoeur, d’animosité… Cette petite Virginie reste au fond de ton coeur et tu la modèles comme elle aurait dû être dans tes pensées. Elle ne grandit pas, elle est pour toujours ta tendre petite fille … alors chéris cette image et garde-là près de toi pour toujours.

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